L’industrie au quotidien : comment sont fabriqués les savons ?
Vélos, toboggans, cannes à pêche, prothèses médicales, habillage pour les voitures et les transports en commun, aménagement pour les cabines d’avion, peinture, parfums, DVD, écrans… tous ces objets de notre quotidien sont pensés et conçus par les professionnels de l’industrie. Madeleine Kessous, ingénieure chimie-traitement de l'eau, nous explique la fabrication d'un savon.
Savon de Marseille, d’Alep, savon noir, savon artisanal etc… Chaque sorte de savon est fabriqué suivant une formulation mise au point par le service recherche et développement de chaque usine (sorte d’huile, quantité d’additifs) et selon un mode opératoire bien précis comme le temps de mélange et la température de chauffe.
L’industrie du savon en France est prolifique puisqu’il se place parmi les trois plus grands producteur européen de savons, derrière le Royaume-Unis et l’Allemagne. Les savons, parfums et produit d’entretien représentent un marché européen estimé à plus de 800 millions de dollars. Environ 850 000 tonnes de savons sont produites annuellement en Europe.
Comment est fabriqué un savon ?
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La saponification : Le savon traditionnel ou industriel est le résultat d’une réaction chimique assez simple, nommée saponification. Une base forte comme la soude ou l’hydroxyde de sodium est mélangée avec un corps gras pour donner du savon et de la glycérine.
Base + Acide gras = Savon + Glycérol -
L’empâtage : La soude et l’huile sont extraites à l’aide de pompes de leur réservoir de stockage et circulent dans des tuyaux afin d’être amenées dans un réacteur où elles sont chauffées à une température déterminée et mélangées à l’aide d’un agitateur.
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Le lavage : Quand la réaction chimique est terminée, le produit de la réaction, le savon, est refroidi, lavée à l’eau salée pour éliminer les résidus de soude, séché puis malaxé et mis en forme dans des moules et enfin emballé.
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Ajout des additifs : On peut également lui ajouter des additifs tels que : colorants, parfums, talc, déodorant, huiles essentielles, beurres végétaux, argiles, au cours du malaxage. Le sous-produit (la glycérine) est récupéré et utilisé pour d’autres usages cosmétiques ou pharmaceutiques, ou revenu à une autre usine. Le conducteur d’appareils de l’industrie chimique intervient à tous les stades de fabrication de ce produit. Il va contrôler le bon fonctionnement du process de fabrication, en surveillant certains paramètres sur un écran de contrôle ou directement sur place (température débit, pression, …).
Quand il constate un écart dans ce qu’il observe par rapport à ce qui est écrit dans le mode opératoire, il va alors intervenir directement sur le site ou en salle de contrôle en modifiant un paramètre de fonctionnement de manière informatique. Il va prélever à différents stades de la fabrication un échantillon de produit et procéder à des mesures et analyses afin de vérifier que le produit est conforme à ce qu’il devrait être. En cas de panne sur un équipement comme une pompe par exemple ou une vanne, il peut être amené à arrêter l’équipement et à effectuer une réparation.
Depuis 2020, le savon connaît un renouveau grâce à la crise sanitaire. Les ventes ont augmenté de 20% entre 2019 et 2021, et le savon a gagné 2 millions de nouveaux utilisateurs.
Le savon en quelques chiffres :
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7 français sur 10 utilisent du savon liquide tous les jours.
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Presque 1 français sur 2 utilise un savon solide
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32000 tonnes de savon de Marseille est produit chaque année en France selon le Ministère de l’Ecologie
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La France est le 3ème plus gros producteur de savon en Europe.